Montréal, le 12 juillet 2024 - Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) condamne les tentatives des fonctionnaires fédéraux d'intervenir et de renverser un accord conclu de bonne foi entre l'Université de Windsor (UW) et le campement de solidarité palestinienne dirigé par des étudiants (« Zone de libération de la Palestine »). En début de semaine, l'Université de Windsor a pacifiquement mis fin au campement en s'engageant à répondre à de nombreuses demandes des étudiants. Hier, Anthony Housefather, conseiller principal du Premier ministre Trudeau sur l'antisémitisme, a annoncé qu'il travaillait avec l'envoyée spéciale Deborah Lyons pour faire pression sur l'université, vraisemblablement pour annuler l'accord. CJPMO exhorte l'université à rejeter toute ingérence gouvernementale et à respecter ses engagements en matière de droits de la personne des Palestiniens.
« Il est tout à fait inapproprié pour Housefather et Lyons d'intervenir dans les affaires internes de l'université et d'intimider les administrateurs pour qu'ils abandonnent leurs engagements envers les droits de la personne et leurs étudiants », a déclaré Thomas Woodley, président de CJPMO. « À une époque où d'autres universités à travers le Canada refusent par la force d'écouter les préoccupations des étudiants et ferment les campements, l'Université de Windsor et la Zone de libération de la Palestine ont établi une norme d'excellence sur la façon de répondre aux violations flagrantes des droits de la personne et de résoudre les différends. Nous devrions nous inspirer de leur leadership et adopter des politiques similaires ailleurs », a ajouté M. Woodley.
L'accord signé par l'université de Windsor et la Zone de libération de la Palestine le 10 juillet 2024 engage l'université à prendre des mesures pour répondre à de nombreuses demandes des étudiants. Parmi ces mesures figurent la divulgation et le désinvestissement des investissements irresponsables (c'est-à-dire ceux qui sont impliqués dans la violation des droits de la personne), l'établissement de relations institutionnelles avec des universités palestiniennes, le soutien aux étudiants et aux universitaires palestiniens, la reconnaissance du racisme anti-palestinien et la promesse de « ne poursuivre aucun accord académique institutionnel avec des universités israéliennes tant que le droit à l'autodétermination palestinienne n'aura pas été concrétisé ».
CJPMO est indignée par le fait que Housefather et Lyons abusent du mandat de leurs bureaux pour attaquer des mesures légitimes de soutien aux droits de la personne des Palestiniens, faisant ainsi l'amalgame entre la critique d'Israël et l'antisémitisme. CJPMO a récemment publié un rapport intitulé « Diffamation du Mouvement Pro-Palestine », qui documente un comportement malveillant et nuisible de la part de Mme Lyons, qui diffuse des informations erronées contre les manifestants pro-palestiniens. « Ce qui se passe sur les campus est fondamentalement un débat politique sur la question de savoir si les universités devraient investir dans des entreprises et des institutions complices de l'apartheid et du génocide des Palestiniens, ou s'associer avec elles. Malheureusement, des fonctionnaires fédéraux tentent à tort de transformer ce débat en une question d'antisémitisme et d'intimider ainsi les responsables pour qu'ils maintiennent leurs investissements préjudiciables. Nous ne pouvons pas perdre de vue les droits de la personne et nos responsabilités à l'égard du peuple palestinien attaqué », a déclaré M. Woodley.
Le désinvestissement est un moyen de pression économique important qui a été promu par de nombreux mouvements sociaux en faveur des droits de la personne, notamment le mouvement anti-apartheid sud-africain au milieu des années 1980. En 2005, la société civile palestinienne a demandé à la communauté internationale d'adopter des tactiques économiques telles que le désinvestissement afin de faire pression sur Israël pour qu'il respecte le droit international. Depuis le début de l'année, au moins 14 associations de professeurs canadiens ont voté en faveur du désinvestissement des entreprises complices, rejoignant ainsi de nombreuses autres organisations étudiantes, syndicales et communautaires. CJPMO a demandé au gouvernement fédéral de recommander un boycott académique d'Israël en réponse à la dévastation des universités palestiniennes à Gaza, ce qui serait identique aux mesures imposées par le Canada en 2022 en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.