Résolution : Jérusalem

Il s'agit d'une résolution annuelle de l'Assemblée générale des Nations unies intitulées : "Jérusalem".

La résolution en bref : Condamne l'occupation d'Israël de Jérusalem Est comme étant illégale, appelle à une solution juste et durable qui tienne compte des préoccupations légitimes des Israéliens et des Palestiniens, et demande à toutes les parties de respecter le statu quo historique en ce qui concerne les lieux saints. 

De 2000 à 2010, le Canada a voté "Oui" à la résolution, sous les premiers ministres Jean Chrétien et Paul Martin (tous les deux libéraux), et les quatre premières années de Stephen Harper (conservateur). De 2011 à 2018, le Canada a voté "Non" à la résolution, d'abord avec Stephen Harper (conservateur) puis avec Justin Trudeau (libéral). En 2019, la résolution n'a jamais été votée.

La version 2018 de cette résolution peut être trouvée en pdf, ou sur le site web de l'ONU ici, ou copiée ci-dessous.


Résolution adoptée par l’Assemblée générale le 30 novembre 2018 [sans renvoi à une grande commission (A/73/L.29 et A/73/L.29/Add.1)]

       73/22.    Jérusalem

           L’Assemblée générale,

           Rappelant sa résolution 181 (II) du 29 novembre 1947, en particulier ses dispositions concernant la ville de Jérusalem,

           Rappelant également sa résolution 36/120 E du 10 décembre 1981 et toutes les résolutions qu’elle a adoptées depuis sur la question, dont la résolution 56/31 du 3 décembre 2001, dans lesquelles elle a notamment déterminé que toutes les mesures et dispositions législatives et administratives prises par Israël, Puissance occupante, qui avaient modifié ou visaient à modifier le caractère et le statut de la Ville sainte de Jérusalem, en particulier la « Loi fondamentale » sur Jérusalem et la proclamation de Jérusalem capitale d’Israël, étaient nulles et non avenues et devaient être immédiatement rapportées,

           Rappelant en outre les résolutions du Conseil de sécurité relatives à Jérusalem, dont la résolution 478 (1980) du 20 août 1980, dans lesquelles le Conseil a notamment décidé de ne pas reconnaître la « Loi fondamentale » sur Jérusalem,

           Rappelant la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, en date du 23 décembre 2016, dans laquelle le Conseil a souligné qu’il ne reconnaîtrait aucune modification aux frontières du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem, autres que celles convenues par les parties par la voie de négociations,

           Rappelant également l’avis consultatif sur les conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le Territoire palestinien occupé que la Cour internationale de Justice a donné le 9 juillet 2004[1], ainsi que sa résolution ES‑10/15 du 20 juillet 2004,

           Considérant comme très préoccupante toute mesure prise en violation des résolutions susmentionnées par une entité gouvernementale ou non gouvernementale quelle qu’elle soit,

           Se déclarant vivement préoccupée, en particulier, par le fait qu’Israël, Puissance occupante, poursuit ses activités d’implantation illégales, y compris les mesures se rapportant au plan dit « plan E‑1 », et par la construction du mur à Jérusalem-Est et alentour, les restrictions imposées aux Palestiniens en matière d’accès et de résidence à Jérusalem-Est et le fait que la ville est de plus en plus coupée du reste du Territoire palestinien occupé, ce qui a des incidences préjudiciables sur la vie des Palestiniens et pourrait compromettre la conclusion d’un accord sur le statut final de Jérusalem,

           Se déclarant de même vivement préoccupée par la poursuite de la démolition d’habitations palestiniennes et d’autres infrastructures civiles à Jérusalem-Est et alentour, par la révocation des droits de résidence et par l’expulsion et le déplacement de nombreuses familles palestiniennes, notamment de familles bédouines, des quartiers de Jérusalem-Est, ainsi que par les autres actes de provocation et d’incitation commis dans la ville, notamment par des colons israéliens, dont la profanation de mosquées et d’églises,

           Se déclarant préoccupée par les travaux d’excavation entrepris par Israël dans la vieille ville de Jérusalem, notamment sur des sites religieux et aux alentours,

           Se déclarant gravement préoccupée, en particulier, par les tensions, provocations et incitations diverses concernant les Lieux saints à Jérusalem, notamment l’esplanade des Mosquées, et demandant à toutes les parties de faire preuve de retenue et de respecter le caractère sacré des Lieux saints,

           Réaffirmant que la communauté internationale s’intéresse légitimement, par l’intermédiaire de l’Organisation des Nations Unies, à la question de la ville de Jérusalem et à la protection de ses particularités spirituelles, religieuses et culturelles, comme le prévoient les résolutions de l’Organisation sur la question,

           Réaffirmant l’importance de la ville de Jérusalem pour les trois religions monothéistes,

           Ayant examiné le rapport du Secrétaire général sur la situation au Moyen-Orient[2],

  1. Rappelle qu’elle a déterminé que toute mesure prise par Israël, Puissance occupante, en vue d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration à la Ville sainte de Jérusalem était illégale et, de ce fait, nulle et non avenue et sans validité aucune, et demande à Israël de renoncer immédiatement à toutes ces mesures illégales et unilatérales ;
  2. Souligne que tout règlement global, juste et durable de la question de la ville de Jérusalem doit tenir compte des préoccupations légitimes des deux parties, palestinienne et israélienne, et comporter des dispositions assorties de garanties internationales qui assurent la liberté de religion et de conscience de ses habitants, et garantissent aux personnes de toutes les religions et nationalités l’accès permanent, libre et sans entrave aux Lieux saints ;
  3. Souligne également que les parties doivent faire preuve de calme et de retenue et s’abstenir de tout acte de provocation et d’incitation à la violence et de tout propos incendiaire, surtout ceux qui pourraient heurter les sensibilités religieuses et culturelles, et se déclare vivement préoccupée, en particulier, par la série de problèmes intervenus récemment à Jérusalem-Est ;
  4. Demande que le statu quo historique soit respecté verbalement et en pratique dans les Lieux saints à Jérusalem, notamment l’esplanade des Mosquées, et exhorte toutes les parties à œuvrer immédiatement et de façon conjointe à apaiser les tensions et à mettre fin à tous les actes de provocation, d’incitation et de violence commis dans les Lieux saints de la ville ;
  5. Prie le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-quatorzième session, un rapport sur l’application de la présente résolution.

 

43e séance plénière
30 novembre 2018

 

       [1] Voir A/ES‑10/273 et A/ES-10/273/Corr.1.

       [2] A/73/322/Rev.1.