Révélé : Le rejet par le Canada du rapport d'Amnesty sur l'apartheid n'est pas fondé sur des preuves précises, selon la demande d'AIPRP

revealed_pr_image.pngMontréal, 21 novembre 2022 — Le rejet par le Canada des conclusions d'Amnistie internationale sur le régime d' « apartheid » d'Israël n'était pas fondé sur des preuves spécifiques, comme l'indiquent des documents publiés en vertu de la Loi sur l'accès à l'information et obtenus par les Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO). Les documents publiés révèlent que la réponse d'Affaires mondiales Canada (AMC) au rapport historique d'Amnistie n'a pas identifié de problème ou de critique spécifique qui justifierait le rejet de ses conclusions, mais que l'AMC a néanmoins conclu que le rapport « ne modifiera pas l'engagement du Canada envers Israël ». CJPMO demande au gouvernement canadien de s'engager de manière significative dans le consensus sur l'apartheid d'Israël au sein du secteur des droits de la personne et de mettre immédiatement en œuvre les recommandations détaillées dans le rapport d'Amnistie.

Cliquez ici pour une chronologie de la réponse du Canada au rapport d'Amnesty (en anglais seulement).

« Les conclusions d'Amnistie Internationale sur l'apartheid israélien devraient poser un défi majeur à la relation confortable du Canada avec Israël, mais le Canada n'a pas accordé à leur rapport l'étude approfondie qu'il mérite », a déclaré Michael Bueckert, vice-président de CJPMO. « Malheureusement, ces documents confirment que le Canada a rejeté d'emblée l'analyse d'Amnistie, sans identifier aucune faille sérieuse qui le justifierait. Ainsi, l'opposition du Canada à l'utilisation du terme « apartheid » en association avec Israël est complètement infondée », a ajouté Bueckert.

Le 1er février 2022, Amnesty International a publié un rapport de 280 pages intitulé L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité, qui conclut qu'Israël pratique l'apartheid contre les Palestiniens dans toutes les zones sous son contrôle. Les documents publiés montrent que la mission canadienne à Tel Aviv a rencontré le chef d'Amnesty un jour avant la publication du rapport, mais qu'il a fallu une semaine à l'AMC pour préparer une analyse. Au lieu d'une réfutation ou d'une critique substantielle de points spécifiques, le commentaire de l'AMC contient de vagues plaintes sur la méthodologie, l'utilisation d'un langage « hautement émotif » et un supposé manque de prise en compte des « facteurs contextuels » qui ont pu conduire Israël à imposer les politiques étudiées. En dehors de ces plaintes générales, qui ne sont pas examinées ou expliquées plus avant, l'AMC n'identifie pas d'erreurs substantielles dans les conclusions d'Amnistie ou n'offre pas d'autres raisons qui justifieraient le rejet d'un rapport aux conclusions de cette importance.

Les documents publiés montrent également qu'il a fallu 10 jours avant que le Canada ne publie ses premières lignes de réponse publiques approuvées au sujet du rapport. Ces points de discussion n'incluaient aucune analyse critique, mais déclaraient simplement que le Canada est « au courant » du rapport d'Amnesty et que « le Canada rejette l'opinion selon laquelle les actions d'Israël constituent un apartheid ». Lorsqu'on leur a ensuite demandé de justifier le rejet du rapport par le Canada, ni le ministre des Affaires étrangères Joly ni la mission canadienne à Ramallah n'ont été en mesure d'identifier un problème ou une critique spécifique concernant le rapport d'Amnesty International, ni concernant les rapports similaires sur l'apartheid israélien publiés par B'Tselem, Al-Haq, Human Rights Watch, Yesh Din, les experts de l'ONU, etc.

À propos de CJPMO - Les Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) est une organisation laïque et à but non lucratif regroupant des hommes et des femmes de tous horizons qui souhaitent voir la justice et la paix reprendre racine au Moyen-Orient. Sa mission est d'amener les décideurs à considérer toutes les parties avec équité et de promouvoir le développement équitable et durable de la région.

Pour plus d'information, veuillez contacter : Michael Bueckert, VP CJPMO : 613-315-7947 ou [email protected].

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