Montréal, 14 décembre 2022 – Les organisations canadiennes de défense des droits de l'homme dénoncent une tournée de conférences à Toronto qui met en vedette une organisation de colons israéliens ayant des liens avec les politiciens anti-palestiniens les plus extrêmes d'Israël. L'ONG israélienne Regavim, qui promeut l'expansion des colonies israéliennes illégales et fait campagne pour la démolition des maisons et des écoles palestiniennes, sera accueillie à Toronto tout au long de la semaine par plusieurs groupes canadiens pro-israéliens. Les Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO), Voix juives indépendantes du Canada (VJI) et l'Association des juristes canadiens arabes (ACLA) condamnent la décision d'accueillir un auteur aussi extrême de racisme anti-palestinien et appellent tous les Canadiens à dénoncer le programme haineux de Regavim.

Regavim est une ONG israélienne qui cherche à promouvoir une colonisation et une « souveraineté » exclusivement juives sur l'ensemble de la « Terre d'Israël ». Pour eux, cela inclut les territoires palestiniens occupés, qui, selon eux, appartiennent à Israël, mais ils ciblent également les régions d'Israël où vivent d'importantes communautés arabes palestiniennes ou bédouines, notamment la Galilée et le désert du Naqab/Negev. Regavim dépeint la présence de ces communautés comme une menace pour la souveraineté juive, et dépose des pétitions légales pour démolir des propriétés palestiniennes supposées « illégales » ou non réglementées, y compris des maisons et des écoles, des deux côtés de la ligne verte.

« En cherchant à obtenir la démolition cruelle et inhumaine de maisons et d'écoles palestiniennes, Regavim est un acteur clé de l'application des politiques discriminatoires et d'apartheid d'Israël », a déclaré Michael Bueckert, vice-président de CJPMO. CJPMO note que les Palestiniens de toutes les régions sont forcés de construire sans permis émis par Israël en raison des politiques de zonage et de construction profondément discriminatoires et restrictives d'Israël, ce qui a été identifié par Amnistie internationale comme un aspect clé du système d'apartheid d'Israël.

« Il est choquant que cette organisation extrémiste de colons soit invitée à Toronto au moment même où ses alliés politiques gagnent une influence sans précédent au sein du gouvernement israélien », a déclaré Corey Balsam, coordinateur national d'IJV. Regavim a été cofondé par le législateur israélien d'extrême droite Bezalel Smotrich, dont le parti politique Sionisme religieux est un acteur majeur de la coalition israélienne émergente. On s'attend à ce que Smotrich lui-même reçoive des pouvoirs étendus sur la politique de la Cisjordanie occupée, régissant de nombreux aspects de la vie des colons et des Palestiniens.

La tournée de Regavim est le dernier exemple en date d'une tendance des Canadiens à accueillir des personnalités d'extrême droite qui diffusent un racisme anti-palestinien. En novembre, la direction du Parti conservateur du Canada a accueilli Chaim Silberstein, un colon d'extrême droite dont l'organisation « Keep Jerusalem » est fondée sur l'idée qu'il y a « trop d'Arabes » à Jérusalem et qui cherche à réduire la population palestinienne de la ville de 40% à 15%. « Les Canadiens doivent commencer à reconnaître ces sentiments pour ce qu'ils sont, à savoir des expressions de racisme anti-palestinien », a déclaré Dania Majid de l'ACLA. « Nous ne tolérerions pas de telles formes de racisme explicite à l'encontre d'autres communautés, et il est temps de le dénoncer », a ajouté Mme Majid.