Déclaration de CJPMO sur la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale

Web.pngLorsque les Nations unies ont instauré la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale, elles ont décidé de la marquer le jour anniversaire du massacre de Sharpeville en 1960, lorsque la police sud-africaine a tué 69 personnes lors d'une manifestation pacifique contre les lois de l'apartheid. Bien que le système d'apartheid de l'Afrique du Sud ait disparu depuis longtemps, des groupes tels qu'Amnesty International et Human Rights Watch ont récemment conclu qu'Israël pratique également l'apartheid à l'encontre des Palestiniens.

Les parallèles entre les injustices sont clairs, mais malheureusement, le gouvernement du Canada a réagi à chaque situation – Israël vs. l'Afrique du Sud – de manière radicalement différente. Alors que de nombreux Canadiens sont fiers du rôle que le Canada a joué pour s'opposer à l'apartheid en Afrique du Sud, le Canada refuse aujourd'hui de prendre des mesures contre l'apartheid en Israël.  Il ne prête même pas attention au travail des organisations des droits de la personne sur le terrain en Israël. Au lieu de cela, le Canada a resserré ses liens bilatéraux avec le régime israélien et a condamné les militants qui s'élèvent contre les politiques racistes d'Israël. Ce n'est pas quelque chose dont nous pouvons être fiers, mais cela révèle un profond double standard dans la politique étrangère du Canada.

Ce moment est également l'occasion de réfléchir aux politiques canadiennes en matière de réfugiés et à la façon dont nous avons tendance à répondre différemment à différentes populations. Nous avons vu le Canada accueillir à bras ouverts les réfugiés ukrainiens qui fuient l'agression russe, faisant preuve d'une empathie et d'une compassion extraordinaires. C'est tout à fait nécessaire et louable. Mais il faut se poser la question suivante : pourquoi n'avons-nous pas été capables d'accorder le même soutien aux réfugiés non européens, notamment ceux d'Afghanistan, de Syrie, d'Irak ou de Palestine ?  Il ne fait aucun doute que nous avons la capacité d'accueillir tout demandeur d'asile fuyant les conflits et les guerres, quelle que soit sa provenance.

Le fait que les mesures d'aide aux réfugiés du Canada donnent la priorité aux ressortissants ukrainiens, tout en excluant les travailleurs étrangers, les étudiants ou les personnes sans papiers d'autres pays qui vivaient en Ukraine, souligne ce problème. Il ne devrait pas y avoir de distinction dans notre assistance aux réfugiés, qui fuient tous des conditions de guerre similaires.

Nous savons bien que ces luttes contre le racisme et la discrimination ne se déroulent pas de manière isolée, et que nos mouvements sont aussi intersectionnels et connectés. CJPME exprime sa solidarité avec tous les mouvements pour la justice raciale, y compris Black Lives Matter, les défenseurs des terres autochtones et les travailleurs migrants.