Montréal, le 10 juin 2025 - Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) accueille favorablement les sanctions ciblées du Canada contre les ministres israéliens d'extrême droite Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, qui ont été annoncées aujourd'hui dans une déclaration conjointe avec le Royaume-Uni, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et la Norvège. Le ministre des affaires étrangères, M. Anand, explique que ces sanctions sont une réponse à « l'incitation à la violence contre les Palestiniens » et à la rhétorique appelant à « chasser les Palestiniens de chez eux ». Les mesures spécifiques comprennent le gel des avoirs et l'interdiction d'entrer dans le pays. CJPMO demande au Canada de ne pas se focaliser sur quelques individus extrémistes, mais d'élargir ses sanctions pour inclure d'autres dirigeants politiques et militaires israéliens responsables de crimes contre l'humanité et de génocide.
« Ces sanctions constituent une première étape bienvenue, car elles représentent le tout premier exemple de l'imposition par le Canada de conséquences réelles aux dirigeants israéliens pour leurs crimes contre le peuple palestinien. Mais personne ne devrait prétendre que ces deux individus sont les seuls responsables des crimes de génocide et d'annexion commis par Israël », a déclaré Michael Bueckert, président par intérim de CJPMO. « Smotrich et Ben-Gvir sont peut-être les exemples les plus extrêmes en termes de rhétorique génocidaire, mais ce sont les dirigeants et les militaires israéliens dans leur ensemble qui mettent en œuvre ces paroles génocidaires », a ajouté M. Bueckert.
CJPMO exhorte le Canada à prendre des mesures contre ces ministres depuis des années, suite à leur élection fin 2022 dans le cadre de la coalition d'extrême droite israélienne. Depuis lors, le ministre des Finances Smotrich a mené des efforts pour accélérer l'expansion des colonies et annexer illégalement la Cisjordanie occupée, tandis que le ministre de la Sécurité publique Ben-Gvir a supervisé des camps de torture de détenus palestiniens et facilité le terrorisme des colons en Cisjordanie. L'année dernière, CJPMO a soulevé de sérieuses questions sur un éventuel partenariat entre Ben-Gvir et Sécurité publique Canada, malgré une carrière ouvertement liée au terrorisme contre les Palestiniens. En même temps, CJPMO a insisté à plusieurs reprises sur le fait que le blâme pour les crimes de guerre d'Israël ne peut pas retomber sur ces seuls individus, mais doit être partagé par l'ensemble des dirigeants politiques et militaires d'Israël.
"Le Canada avait déjà plus qu'assez de raisons de sanctionner ces criminels de guerre macabres il y a plus de deux ans, lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir pour la première fois. Il ne fait aucun doute que M. Smotrich et M. Ben-Gvir méritent ces sanctions attendues depuis longtemps, mais ils ne peuvent pas porter le chapeau de la campagne israélienne visant à détruire le peuple palestinien. Le Canada doit sanctionner l'ensemble des dirigeants israéliens", a déclaré M. Bueckert.
L'annonce d'aujourd'hui intervient un mois après que le Premier ministre Carney a publié une déclaration commune avec la France et le Royaume-Uni, menaçant Israël d'« actions concrètes » s'il ne mettait pas fin à son assaut militaire contre Gaza et à l'expansion des colonies de peuplement en Cisjordanie. Depuis lors, le gouvernement israélien a réitéré son programme criminel, tandis que les responsables canadiens ont refusé de répondre aux questions concernant les formes de sanctions qu'ils envisagent. En plus des sanctions annoncées aujourd'hui, CJPMO réitère qu'une réponse adéquate au génocide et à l'annexion doit inclure au minimum les éléments suivants :
- Imposer un embargo bilatéral sur les armes à Israël en vertu de la loi sur les mesures économiques spéciales ;
- Sanctionner Netanyahu et les autres dirigeants israéliens responsables de crimes de guerre ;
- Annuler l'Accord de libre-échange Canada-Israël (ALECI) et interdire tout commerce avec les colonies israéliennes illégales ;
- Expulser l'ambassadeur d'Israël ;
- Soutenir la Cour pénale internationale et contribuer à l'arrestation et à la poursuite de Netanyahou et de Gallant ; et
- S'associer à la plainte pour génocide déposée par l'Afrique du Sud contre Israël auprès de la Cour internationale de justice.