Montréal, le 09 décembre 2024 — Le programme antiraciste de la Fondation CJPMO (PARFC) et Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) ont publié aujourd'hui un rapport conjoint sur le racisme anti-palestinien (RAP) au Canada, documentant 988 incidents de RAP en 2023 — soit une augmentation spectaculaire, presque un doublement, par rapport aux 506 incidents signalés en 2022. Une découverte alarmante du rapport révèle que le RAP a explosé, multiplié par huit proportionnellement, après le 7 octobre 2023, coïncidant avec le lancement du génocide d'Israël à Gaza.
Intitulée Racisme anti-palestinien au Canada : Rapport annuel 2023 (en .pdf), l'étude approfondit le rapport inaugural publié l'année précédente, soulignant la nature systémique du RAP dans la société canadienne. Ce nouveau rapport annuel met en évidence la diffamation, l'effacement et la déshumanisation généralisés des Palestiniens, en particulier dans les médias de droite et les organismes à but non lucratif de droite. L’étude conclut que de nombreux incidents de RAP en 2023 ont été alimentés par des tentatives d’appliquer la définition controversée de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (AIMH). L’AIMH impose une censure sur les discussions concernant les droits et la résistance palestinienne, car elle assimile les critiques d’Israël et du sionisme à de l’antisémitisme.
« Nous savions que le racisme anti-palestinien était un problème croissant au Canada, mais l’explosion du RAP dans les derniers mois de 2023 a été un choc », a expliqué Thomas Woodley, directeur des opérations de la Fondation CJPMO. « Certaines formes de RAP ont augmenté de plus de dix fois, alors que des commentateurs de droite cherchaient à déshumaniser les Palestiniens confrontés au génocide à Gaza, et tentaient de présenter les manifestations de solidarité au Canada comme des menaces à la sécurité. » Le PARFC souligne que le racisme anti-palestinien ne se manifeste pas sous forme d’incidents isolés, mais constitue un problème systémique qui traverse les cercles politiques, les institutions, les médias et la société.
Cette étude non exhaustive a identifié des exemples de RAP basés sur la description marquante publiée en mai 2022 par l'Association des juristes canadiens arabes (AJCA). Tous les 988 incidents documentés dans l'étude sont des incidents institutionnels en ligne — toujours accessibles au public — publiés par des médias de droite (y compris le National Post et le Toronto Sun) et des OSBLs de droite (y compris Honest Reporting Canada et la Canadian Antisemitism Education Foundation). Parmi les 988 incidents documentés, 77 % impliquaient des diffamations calomnieuses, les Palestiniens étant fréquemment qualifiés de sympathisants des terroristes ou d’antisémites intrinsèques. Les médias étaient responsables de plus de la moitié des incidents de RAP, avec National Post représentant à lui seul 30 % du total.
Le rapport exhorte les gouvernements fédéral et provinciaux à :
- S’attaquer aux obstacles structurels : Introduire des politiques protégeant les récits palestiniens dans l'éducation, les médias et le discours public, en particulier en ce qui concerne la Nakba et le génocide à Gaza.
- Intégrer le RAP dans les stratégies nationales : Intégrer des protections concrètes contre le RAP dans la stratégie antiraciste du Canada et les lois sur l’équité en matière d’emploi.
- Annuler l’adoption institutionnelle de l’AIMH et retirer le manuel gouvernemental de l’AIMH : Remplacer l’AIMH par un cadre visant à combattre l’antisémitisme sans engendrer de nouvelles formes de discrimination.
Le rapport souligne clairement que le RAP est un problème omniprésent au Canada, nécessitant une action urgente. Chaque semaine, des rapports de nouvelles mentionnent des Canadiens diffamés, suspendus, arrêtés, voire pire, en raison de leur plaidoyer pour les droits et la libération des Palestiniens. Le PARFC et CJPMO appellent le gouvernement et d’autres institutions à prendre des mesures concrètes pour protéger la liberté d’expression sur la question Palestine-Israël. Les deux organisations, ainsi que leurs partenaires, s’engagent à contester et démanteler la discrimination systémique contre les Palestiniens et leurs alliés au Canada.
À propos du PARFC – Le mandat du Programme antiraciste de la Fondation CJPMO (PARFC) est de sensibiliser le public au racisme au Canada. Ce mandat s'inscrit dans l'objectif plus large de la Fondation qui est de surveiller et de combattre les manifestations de racisme, de xénophobie et de discrimination en sensibilisant le public à ces préjugés.
À propos de CJPMO - Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) est une organisation laïque à but non lucratif qui rassemble des hommes et des femmes de tous horizons désireux de voir la justice et la paix s'enraciner à nouveau au Moyen-Orient. Sa mission est de permettre aux décideurs de considérer toutes les parties avec équité et de promouvoir le développement équitable et durable de la région.