La reconnaissance de l'état palestinien ne nécessite pas d'étude complémentaire : CJPMO

Montréal, 25 septembre 2024 - Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) prend acte de la décision du Comité des affaires étrangères du Parlement (FAAE) d'étudier la façon dont le Canada peut reconnaître l'État palestinien, mais prévient que ce processus ne devrait pas être utilisé pour retarder l'action du gouvernement contre l'occupation illégale d'Israël. Une motion déposée hier par le député libéral Omar Alghabra s'engage à consacrer jusqu'à quatre réunions pour « étudier immédiatement la question de savoir comment le gouvernement du Canada peut faire avancer la reconnaissance de l'État de Palestine » et pour demander une « réponse globale du gouvernement ». CJPMO insiste sur le fait qu'une étude n'est pas nécessaire et demande au gouvernement de reconnaître enfin l'État de Palestine immédiatement et sans conditions.

« Trudeau pourrait reconnaître la Palestine en claquant des doigts. La Cour internationale de justice a clairement déclaré que le droit des Palestiniens à l'autodétermination est inconditionnel. Qu'y a-t-il exactement à étudier ? », a déclaré Michael Bueckert. « La reconnaissance doit s'accompagner de mesures concrètes visant à mettre fin à la présence illégale d'Israël dans les territoires palestiniens occupés, y compris des sanctions à l'encontre des fonctionnaires israéliens responsables du maintien de l'occupation militaire et de l'entreprise de colonisation d'Israël », a ajouté M. Bueckert.

CJPMO estime que la reconnaissance de l'État palestinien sans conditions est nécessaire pour que le Canada respecte ses obligations telles que définies par la Cour internationale de justice (CIJ). Dans son récent avis consultatif sur les conséquences juridiques de l'occupation israélienne, la CIJ a souligné que « l'existence du droit du peuple palestinien à l'autodétermination ne peut être soumise à des conditions de la part de la puissance occupante, compte tenu de son caractère de droit inaliénable ». L'autodétermination ne peut être laissée indéfiniment dans un état de « suspension et d'incertitude » ou être conditionnée aux exigences de l'occupant illégal. CJPMO soutient donc que l'insistance du député conservateur Michael Chong à conditionner la reconnaissance à des négociations avec Israël contredit l'avis consultatif de la CIJ et ne sert qu'à maintenir la présence indéfinie et illégale d'Israël en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza.

« Pendant des années, sous le paradigme d'Oslo, le Canada a permis que des négociations inexistantes retardent indéfiniment la justice pour les Palestiniens. Mais la CIJ a clairement établi qu'Israël est une puissance occupante illégitime et qu'il n'a pas de droit de veto sur l'autodétermination des Palestiniens. Le Canada a besoin d'une nouvelle approche qui place les droits inaliénables des Palestiniens avant les ambitions coloniales d'Israël », a ajouté M. Bueckert.

Bien que la reconnaissance de l'État de Palestine soit avant tout symbolique, CJPMO affirme qu'elle renforcerait la capacité des Palestiniens à demander justice dans les forums internationaux, y compris à la CIJ et à la Cour pénale internationale. Cependant, comme cela ne mettrait pas automatiquement fin à l'occupation israélienne, d'autres mesures - telles que des sanctions - sont nécessaires pour faire progresser l'autodétermination palestinienne et contester le contrôle illégal d'Israël sur les terres palestiniennes. CJPMO a récemment publié une fiche d'information sur ces questions, intitulée « Les arguments en faveur de la reconnaissance d'un État palestinien ».