Montréal, le 5 juillet 2024 - Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) condamne la campagne de diffamation menée contre Birju Dattani, le nouveau commissaire en chef de la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP). Cette campagne, menée par des organisations pro-israéliennes, vise à annuler la nomination de Birju Dattani en raison de son soutien passé aux droits de la personne des Palestiniens. CJPMO affirme que la contestation des pratiques racistes d'Israël à l'encontre des Palestiniens est une forme légitime d'expression politique et qu'elle est tout à fait conforme au mandat de M. Dattani, qui est de lutter contre le racisme, et demande instamment au ministre de la Justice, M. Virani, de rejeter les appels à l'annulation de la nomination de M. Dattani.
« Cette chasse aux sorcières ne concerne pas seulement M. Dattani. Les groupes pro-israéliens tentent de contrôler les limites du travail antiraciste afin d'exclure ceux qui expriment leur solidarité avec les Palestiniens », a déclaré Thomas Woodley, président de CJPMO. « Alors que le caractère raciste et l'apartheid d'Israël sont largement reconnus par la communauté internationale des droits de la personne, les groupes pro-israéliens tentent de faire de la critique des pratiques racistes d'Israël une infraction disqualifiante. Il s'agit d'une demande absurde et dangereuse que le gouvernement doit rejeter sans ambiguïté », a ajouté M. Woodley.
Dattani a été défendu par son ancien employeur, la Commission des droits de la personne du Yukon, et par un groupe d'organisations syndicales et de défense des droits de la personne, dont le Syndicat national des employées et employés généraux du secteur public (SNEGSP) et la Fédération des Canadiens noirs (FCN). Bien que le ministre Virani ait nominalement soutenu la nomination, CJPMO note avec regret que le gouvernement a lui-même alimenté la campagne de diffamation en cédant aux appels à une enquête inutile et en suggérant faussement que Dattani n'a pas divulgué ses antécédents.
CJPMO estime que cet incident souligne la nécessité pour le gouvernement fédéral de reconnaître et de combattre le racisme anti-palestinien, qui a été décrit par Association des avocats canadiens arabes (AACA) comme « une forme de racisme anti-arabe qui réduit au silence, exclut, efface, stéréotype, diffame ou déshumanise les Palestiniens ou leurs récits ». Malheureusement, le racisme anti-Palestinien (RAP) a été exclue de la nouvelle stratégie antiraciste du Canada, publiée le mois dernier, bien que le document ait identifié les Palestiniens comme un groupe confronté à des « niveaux sans précédent » de haine. CJPMO note également que les mêmes organisations à l'origine de la campagne de diffamation visant à licencier Dattani mènent également la campagne visant à empêcher les institutions de reconnaître le racisme anti-palestinien, tentant ainsi d'exclure les Palestiniens des discussions sur le racisme et la discrimination.