CJPMO applaudit le TDSB pour avoir inclus le racisme anti-palestinien dans sa stratégie de lutte contre la haine.

Montréal, le 20 juin 2024 - Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) félicite le Conseil scolaire du district de Toronto (TDSB) d'avoir adopté le racisme anti-palestinien (RAP) dans le cadre de sa Stratégie d'apprentissage des élèves pour la lutte contre la haine et le racisme. Un rapport adopté hier par le TDSB lors d'un vote à 15 voix contre 7 inclut le RAP comme domaine d'intérêt « en réponse aux voix des élèves et de la communauté », et fait suite aux revendications des familles palestiniennes et juives de Toronto. Cela signifie qu'un groupe de travail sera formé pour éduquer les élèves sur le RAP, ainsi que sur d'autres formes de discrimination, notamment l'islamophobie et l'antisémitisme. CJPMO demande instamment au TDSB de mettre en œuvre cette politique dès que possible pour faire face à la vague dangereuse et croissante du RAP.

« Nous sommes ravis de voir que le TDSB a fait un premier pas important en reconnaissant le racisme anti-palestinien comme une forme distincte de discrimination, et en s'engageant à développer des outils pour y remédier dans les écoles de Toronto », a déclaré Thomas Woodley, président de CJPMO. « C'est d'une importance capitale dans le contexte de la violence et de la haine choquantes dont nous avons été témoins à l'encontre des Canadiens d'origine palestinienne et de ceux qui les soutiennent, et qui ont augmenté parallèlement à la violence monumentale de la guerre génocidaire d'Israël à Gaza », a ajouté Thomas Woodley.

Une description pratique du racisme anti-palestinien a été élaborée pour la première fois par l'Association des avocats canadiens-arabes (ACLA) dans son rapport de 2022 intitulé « Anti-Palestinian Racism: Naming, Framing and Manifestations ». L'ACLA décrit le RAP comme « une forme de racisme anti-arabe qui réduit au silence, exclut, efface, stéréotype, diffame ou déshumanise les Palestiniens ou leurs récits », et identifie diverses formes de RPA, notamment « le fait de nier la Nakba et de justifier la violence à l'égard des Palestiniens, » « Ne pas reconnaître les Palestiniens comme un peuple autochtone doté d'une identité collective », et « diffamer les Palestiniens et leurs alliés en les accusant d'être intrinsèquement antisémites, de représenter une menace terroriste ou de s'opposer aux valeurs démocratiques. »

CJPMO estime qu'il est urgent de mettre en place des initiatives pour lutter contre l'APR en raison de la hausse vertigineuse du nombre d'incidents au Canada. Voici quelques exemples récents d'APR : Un incendie criminel contre une famille de London en réponse à ses panneaux de pelouse en soutien aux droits de l'homme des Palestiniens ; un camion publicitaire mobile à Toronto diffusant une vidéo représentant des musulmans et des drapeaux palestiniens tout en affirmant que le Canada est « assiégé » ; des menaces de décapitation reçues par le chef de l'Association canadienne palestinienne du Manitoba ; et une campagne d'influence étrangère secrète du gouvernement israélien diffusant des messages anti-palestiniens et anti-musulmans. Bien que le problème se soit aggravé depuis le 7 octobre 2023, le RAP est un problème qui lui est également bien antérieur ; l'année dernière, CJPMO a publié un rapport sur le RAP qui exposait plus de 500 exemples dans des contenus écrits en ligne en 2022.

Malheureusement, CJPMO souligne que le RAP est généralement passée sous silence par les politiciens, qui ne la reconnaissent pas comme une forme spécifique de racisme. L'expression « racisme anti-palestinien » était absente de la nouvelle stratégie canadienne de lutte contre le racisme, même si le document identifiait les Palestiniens comme un groupe confronté à des « niveaux sans précédent » de haine. Suite à l'incendie criminel de Londres, le premier ministre et d'autres membres du gouvernement ont décrit l'attaque comme un incident d'islamophobie, sans l'identifier comme étant du RAP. Enfin, lors d'une récente étude parlementaire sur l'islamophobie, de nombreux experts ont noté que le comité n'avait pas fait la distinction entre l'islamophobie et le RAP, ni invité de témoins palestiniens. CJPMO espère que le gouvernement fédéral et d'autres organismes publics suivront l'exemple du TDSB et intégreront le RAP dans leurs stratégies de lutte contre le racisme.