Les sanctions contre les colons extrémistes donnent un passe-droit au gouvernement israélien : CJPMO

Montréal, le 16 mai 2024 - Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) se réjouit de l'imposition tardive par le Canada de sanctions à l'encontre de quatre colons israéliens extrémistes, mais prévient que cette approche étroite de la violence entre l'État et les colons ne tient pas compte du rôle de catalyseur joué par le gouvernement israélien. Depuis des mois, le Canada met en garde contre le fait que le terrorisme des colons bénéficie du soutien des dirigeants israéliens et qu'il est souvent perpétré avec la protection, voire la participation, de soldats israéliens. CJPMO continue d'exhorter le Canada à élargir sa liste d'individus ciblés pour y inclure les responsables israéliens de la violence des colons, y compris le ministre de la sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben-Gvir, et à reconnaître le gouvernement israélien comme un État soutenant la terreur en vertu de la Loi sur l'immunité des États.

« Bien que les sanctions d'aujourd'hui établissent un précédent important selon lequel le Canada peut utiliser des mesures économiques pour contrer la violence israélienne contre les Palestiniens, elles ne s'attaquent pas du tout au cœur du problème. En se concentrant sur quelques individus et en n'incluant aucun dirigeant israélien dans sa liste, le Canada évite complètement la complicité des dirigeants et du gouvernement israéliens », a déclaré Michael Bueckert, vice-président de CJPMO. « Des années de preuves démontrent que la violence des colons israéliens est une forme de terrorisme soutenu par l'État. Le Canada doit sanctionner tous les responsables israéliens qui soutiennent et permettent ces crimes, à commencer par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir », a ajouté M. Bueckert.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a annoncé aujourd'hui que le Canada imposait des sanctions à l'encontre de quatre colons israéliens extrémistes en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales, qui interdit aux Canadiens de faire des transactions immobilières avec eux et les bannit du Canada. La ministre Joly a annoncé pour la première fois qu'elle « examinait » la possibilité d'imposer des sanctions il y a près de quatre mois. CJPMO a écrit à la ministre Joly en décembre pour l'exhorter à tenir les colons et les responsables israéliens pour également responsables. Depuis des années, les groupes canadiens de défense des droits de la personne comme CJPMO demandent au gouvernement canadien de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin aux activités illégales de colonisation par des mesures politiques, diplomatiques et économiques concrètes.

Plus tôt dans la journée, CJPMO a publié un document politique complet exhortant le gouvernement Trudeau à adopter une approche « pangouvernementale » pour combattre la complicité du Canada dans l'entreprise de colonisation d'Israël, qui inclut, mais ne se limite pas à la question de la violence des colons. Parmi ses 19 recommandations politiques, qui relèvent de sept portefeuilles ministériels différents, CJPMO exhorte le Canada à 1) Imposer des sanctions économiques à l'économie des colonies israéliennes, y compris à toutes les personnes et entités impliquées dans l'occupation illégale et la tentative d'annexion de Jérusalem-Est, de Gaza et de la Cisjordanie par Israël ; 2) Reconnaître le gouvernement israélien comme un État soutenant le terrorisme en vertu de la Loi sur l'immunité des États ; et 3) Imposer des sanctions individuelles à tous les représentants du gouvernement israélien impliqués dans les colonies et les mouvements sociaux de colons et les soutenant, y compris des sanctions ciblées contre le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir.