Montréal, le 15 mai 2024 - À l'occasion du 76e anniversaire de la Nakba palestinienne (« catastrophe » en arabe), Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) demande au gouvernement canadien de s'attaquer à sa complicité actuelle dans la dépossession des Palestiniens. La Nakba fait référence à l'expulsion, à la destruction et au nettoyage ethnique de la Palestine associés à la création d'Israël en 1948, et ce processus de dépossession se poursuit dans le génocide et les déplacements massifs actuels à Gaza, ainsi que dans l'expansion illégale des colonies, les démolitions de maisons, les expulsions forcées et la violence des colons en Cisjordanie occupée, à Jérusalem-Est et dans certaines parties du Néguev. CJPMO a soumis une série de recommandations pour informer l'initiative du député Matthew Green concernant le projet de loi sur la Nakba, qui impliquera la création d'un projet de loi privé, décrivant les mesures concrètes que le Canada peut prendre pour contrer les politiques israéliennes de dépossession et affirmer les droits des réfugiés palestiniens.
« En ce jour de la Nakba, nos esprits sont tournés vers l'horrible génocide et les bouleversements de masse à Gaza, qui font écho au nettoyage ethnique de la Palestine en 1948 », a déclaré Dr Lena El-Malak, membre du conseil d'administration de CJPMO, fille d'un survivant de la Nakba et co-auteur de la communication. « La Nakba n'est pas seulement un événement historique. La Nakba a marqué le début d'un processus continu de colonisation et de nettoyage ethnique de la terre historique de Palestine de sa population indigène. Le génocide à Gaza en est la dernière et la plus violente manifestation. Il n'y a aucun espoir de parvenir à une résolution juste sans reconnaître la Nakba et les 76 années de dépossession auxquelles les Palestiniens ont dû faire face depuis lors. »
Plus de 720 000 Palestiniens ont été expulsés de force par les milices juives entre 1947 et 1949 et empêchés de rentrer chez eux. Aujourd'hui, les ministres israéliens mettent en œuvre une « deuxième nakba » contre les Palestiniens de Gaza, Israël ayant provoqué le déplacement massif de près de deux millions de personnes (dont les deux tiers étaient déjà des réfugiés), et il semblerait qu'Israël veuille pousser la population vers l'Égypte. En Cisjordanie occupée, les colons et les soldats israéliens ont dépeuplé de force 16 communautés palestiniennes au cours de la même période. CJPMO affirme que ces développements reflètent un processus continu de nettoyage ethnique qui n'a pas pris fin en 1948.
Non seulement le Canada a refusé de reconnaître la Nakba, mais les fonctionnaires ont eux-mêmes encouragé le déni de la Nakba, que l'Association des avocats canadiens arabes (AACA) identifie comme une forme de racisme anti-palestinien. Au cours des deux dernières années, le gouvernement canadien a voté contre une initiative visant à ce que les Nations unies commémorent officiellement la Nakba, puis a boycotté le premier événement officiel de la Journée de la Nakba sans aucune explication. Il s'agit d'une préoccupation provinciale autant que fédérale, puisque cette année encore, un ministre de la Colombie-Britannique a diffusé des tropes racistes et coloniaux pour justifier le déplacement des Palestiniens, tandis qu'un ministre de l'Ontario a cherché à exclure la Nakba des calendriers sociaux des écoles.
Pour contrer cette tendance inquiétante, CJPMO a soumis au député Matthew Green des recommandations politiques qui serviront de base à la rédaction d'un projet de loi d'initiative parlementaire. La soumission complète, disponible en ligne, décrit comment le Canada peut reconnaître et rectifier la tragédie historique de la Nakba. Voici quelques-unes de ses recommandations :
- Le Canada doit reconnaître officiellement la Nakba et son rôle dans la partition du mandat de la Palestine.
- Le Canada doit reconnaître que le déni de la Nakba est une forme de racisme anti-palestinien et qu'il a un impact direct sur le droit des Canadiens à la liberté d'expression et à la liberté académique.
- La Nakba est en cours et le Canada doit jouer un rôle pour l'arrêter et inverser ses conséquences. Pour l'arrêter, le Canada doit faire pression sur Israël pour qu'il change de cap en mettant en œuvre des boycotts, des désinvestissements et des sanctions.
- Le Canada doit insister sur le droit au retour, à la restitution et à l'indemnisation des réfugiés palestiniens, conformément à la résolution 194 de l'Assemblée générale des Nations Unies et aux principes généraux du droit international des droits de la personne et du droit des réfugiés, et reconnaître que ces droits sont distincts, qu'ils ne s'excluent pas mutuellement et qu'ils ne doivent pas être opposés l'un à l'autre.
- Le Canada doit jouer un rôle en exigeant des comptes et des réparations pour la Nakba (passée et en cours) en demandant à la communauté internationale de créer un tribunal pénal international pour la Palestine et en soutenant l'enquête ouverte de la Cour pénale internationale sur les crimes de guerre commis dans les territoires palestiniens occupés.
À propos de CJPMO – Les Canadiens pour la Justice et la Paix au Moyen-Orient (CJPMO) est une organisation séculaire, sans but lucratif, regroupant des hommes et des femmes d’horizons divers qui oeuvrent pour que la paix et la justice renaissent au Moyen-Orient. Elle a pour vocation de responsabiliser les personnes d’influence à traiter les protagonistes avec équité et à favoriser l’essor durable et équilibré de la région.
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Canadiens pour la Justice et Paix au Moyen-Orient
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