La Coalition BDS-Québec presse la Caisse de désinvestir d’une entreprise coupable de violation des droits de la personne

CDPQ_web.pngCJPMO est membre de la coalition BDS-Québec, qui a publié le communiqué de presse suivant au sujet du fonds de pension du Québec, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui a investi dans l'entreprise israélienne Policity Ltd.

Montréal et Québec, le 19 septembre 2022 –  Au moment où la pertinence d’investir dans le Fonds des générations est discutée, la Coalition BDS-Québec invite la Caisse de dépôt et placement du Québec à composer un portefeuille qui respecte les droits de la personne, réclamant de cette dernière qu’elle brise son lien financier à l’entreprise Policity Ltd. À la suite d’une série de rencontres avec la Caisse, BDS-Québec constate de sérieuses lacunes en matière d’encadrement social des investissement de la Caisse :

« Avec le Fonds des générations et nos fonds de pension, nous sommes impliqués dans des raids à domicile et des emprisonnements sans procès, avance Dyala Hamzah, membre de BDS-Québec et professeure d’histoire à l’Université de Montréal. Les Québécois.e.s ont toujours été pacifistes, c’est impossible qu’ils et elles veuillent appuyer financièrement une telle violence. Je peine à croire que j’appuie ce régime contre mon gré », ajoute-t-elle.

Le maintien de l’investissement dans Policity Ltd. va à l’encontre du rapport de Michael Lynk, Rapporteur spécial de l’ONU, qui presse la communauté internationale de se responsabiliser face au régime d’apartheid pratiqué par Israël à l’encontre des Palestiniens. Ce récent rapport fait écho à ceux de Human Rights Watch (2021) et Amnesty International (2022).

Qu’est-ce que Policity Ltd. et quel est son lien avec la Caisse ? En mars 2022, BDS-Québec sollicite une rencontre avec la Caisse à propos de ses investissements dans Policity Ltd. Cette entreprise dirige l’académie de formation des forces de police israéliennes qui est l’objet de campagnes internationales de boycott pour son implication dans la répression brutale de la population civile palestinienne. En avril 2021, la CDPQ se retrouve financièrement associée à Policity après qu’elle soit devenue actionnaire principal d’Allied Universal, une multinationale spécialisée dans la sécurité privée, qui venait d’acquérir la société G4S, actionnaire à hauteur de 25% de Policity. Plusieurs fonds de pension ou fonds souverains se sont récemment dissociés de G4S, tels KPL, Norges Bank et le Fonds de pension des universitaires MP au Danemark.

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Représentation de la relation entre la CDPQ et Policity Ltd.

Rencontres entre la Caisse et BDS-Québec. En juin 2022, BDS-Québec est entré en dialogue avec la CDPQ à travers une série de rencontres avec Philippe Batani, vice-président, Communications et affaires publiques et Catherine Simard, directrice principale, Investissement durable. BDS-Québec exige que la Caisse se dissocie financièrement de Policity. La Caisse valorise le long-terme : « nous cherchons à faire évoluer, à « socialiser » nos entreprises en portefeuille, avance M. Batani, à travers notamment le dialogue actionnarial ». Contraindre Allied Universal à se départir de ses actifs dans Policity ne fait pas partie de cette approche. « On est déçus à BDS-Québec, on a l’impression que la Caisse ne prend pas au sérieux ses obligations fiduciaires vis-s-à-vis des Québécois.e.s ». Non-éthiques, ces actifs sont, de l’aveu même de la CDPQ, également non-performants : « l’entreprise ne rapporte plus de revenu en Israël ».

Plus largement, BDS-Québec appelle la CDPQ à prendre ses responsabilités éthiques suivant les principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de la personne de l’ONU, en prévenant « les violations des droits de la personne liées aux entreprises dans les contextes de conflit et de post-conflit et [en ]y remédiant, par le renforcement de la diligence raisonnable en matière de droits de la personne et l’accès aux recours ». Afin de pouvoir se réclamer du titre d’investisseur responsable, la CDPQ doit aussi agir et agir rapidement en matière de droits de la personne. Le long-terme ne peut être priorisé dans un cadre d’injustice. La Coalition appelle les 46 déposants de la CDPQ à faire preuve de vigilance et la CDPQ à effectuer un virage à 180° en matière d’investissement responsable, faisant preuve de leadership, comme en matière de climat.

Qu’est-ce que le crime d’apartheid ? Cette notion juridique internationale est définie comme crime contre l’humanité par la résolution 3068 XXVIII de l'assemblée générale des Nations unies (ONU) du 30 novembre 1973. Elle est reconnue par le statut de Rome de 2002, instituant une cour pénale internationale.

À propos de BDS-Québec

Émanation au Québec du mouvement international Boycott, désinvestissements et sanctions (BDS), la coalition BDSQ est un large regroupement de citoyens et d’organisations de la société civile québécoise qui lutte contre l’occupation et l’apartheid israéliens afin de faire respecter les droits humains et politiques des Palestiniens. L’action pacifique de BDSQ s’inscrit strictement dans le respect du droit international en menant des campagnes de boycott, désinvestissement et sanction à l’égard d’Israël.  Les organisations membres de BDSQ sont des organismes de solidarité internationale, de défense des droits humains, des syndicats, des associations communautaires, féministes, etc. : Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Conseil central du Montréal métropolitain - Confédération des syndicats nationaux (CCMM-CSN), Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Conseil régional FTQ Montréal métropolitain (CRFTQ-MM), Centre international de solidarité ouvrière (CISO), Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Centre justice et foi (CJF), Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB), Alternatives, Ligue des droits et libertés (LDL), Canadiens pour la justice et la paix au Moyen Orient (CJPMO), Collectif de Québec pour la paix, Réseau québécois d'études féministes (RéQEF), Fédération des femmes du Québec (FFQ), Fondation canado-palestinienne du Québec (FCPQ), Voix juives indépendantes (VJI), Tadamon, Palestiniens et juifs unis (PAJU).


 

Source :

Coalition BDS-Québec

Dyala Hamzah, membre du Comité de coordination de BDS-Québec

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