CJPMO : Ottawa envoie des messages contradictoires sur le contrôle des armes

trudeau2.pngMontréal, le 17 décembre 2018 — Les Canadiens pour la Justice et la Paix au Moyen-Orient (CJPMO) sont encouragés d’apprendre que le gouvernement Trudeau cherche des moyens d’arrêter d’exporter des véhicules blindés en Arabie saoudite. Néanmoins, cette nouvelle survient peu après l’adoption la semaine dernière du projet de loi C-47, un projet de loi très vicié qui devrait prétendument permettre au Canada d’accéder au Traité international sur le commerce des armes (TCA). Depuis presque deux ans, CJPMO, Amnistie internationale, Oxfam, Project Ploughshares, l’Institut Rideau, et d’autres organisations de la société civile critiquent le projet de loi C-47 pour ne pas être conforme à l’esprit et à la lettre du TCA. Pourtant, lorsque le projet de loi C-47 a été approuvé par la Couronne la semaine dernière, les préoccupations de la société civile ont été pratiquement ignorées.

« Alors que Trudeau parle enfin de limiter les ventes d’armes à l’Arabie saoudite, son gouvernement vient d’adopter une loi sur le contrôle des armes qui ne limite en rien de telles ventes », s’est plaint Thomas Woodley, président de CJPMO. CJPMO fait remarquer que, dans la Chambre, plusieurs amendements très raisonnables ont été rejetés par les libéraux. Un amendement prévoyait la suppression d’une échappatoire permettant de dissimuler les ventes d’armes canadiennes aux États-Unis : une échappatoire en violation flagrante de l’un des préceptes du TCA. Un autre amendement demandait la révision de tous les permis d’exportation si la situation  des droits de la personne dans un pays avait changé avec le temps. D’autres amendements réclamaient un meilleur contrôle parlementaire des exportations d’armes et des permis.

 « Avec les ventes d’armes, vous ne pouvez pas avoir le beurre et l’argent du beurre », a déclaré Woodley. CJPMO  accuse le gouvernement de prétendre être un « bon citoyen » en matière de contrôle des armes, tout en ne faisant rien pour freiner le commerce des armes aux gouvernements autoritaires et belligérants. CJPMO souligne que, hormis l’assassinat de Khashoggi, peu de chose ont changé récemment en ce qui concerne le dossier de l’Arabie saoudite en termes de droits de la personne. Le gouvernement a ignoré les demandes lancées pendant des années pour mettre fin aux ventes d’armes à l’Arabie saoudite en raison de la guerre brutale menée par l’Arabie saoudite au Yémen et de son bilan lamentable en matière de droits de la personne. Suite à l’assassinat de Khashoggi, le gouvernement canadien est l’un des derniers alliés à envisager des sanctions contre l’Arabie saoudite.

Le TCA cherche à contribuer à la paix régionale et à réduire la souffrance humaine en « instituant les normes communes les plus strictes possibles aux fins de réglementer ou d’améliorer la réglementation du commerce international d’armes classiques ». De l’avis de CJPMO, le gouvernement Trudeau ne satisfait pas ces normes avec le projet de loi C-47. CJPMO fait remarquer que, malgré le discours du gouvernement sur les emplois crées par la vente d’armes à l’Arabie saoudite, un sondage a montré que la plupart des Canadiens pensent que le Canada devrait annuler cette vente. Le commerce international d’armes est l’une des causes principales d’instabilité et de violations des droits de la personne au Moyen-Orient et dans le monde.

 

À propos de CJPMO – Les Canadiens pour la Justice et la Paix au Moyen-Orient (CJPMO) est une organisation séculaire, sans but lucratif, regroupant des hommes et des femmes d’horizons divers qui oeuvrent pour que la paix et la justice renaissent au Moyen-Orient. Elle a pour vocation de responsabiliser les personnes d’influence à traiter les protagonistes avec équité et à favoriser l’essor durable et équilibré de la région.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Miranda Gallo, 438-380-5410.

Canadiens pour la Justice et Paix au Moyen-Orient

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