L’ambassadeur saoudien refuse de défendre le dossier des droits de la personne du royaume

saudi_ambassador.JPGMontréal, le 10 mai 2016 – L’ambassadeur d’Arabie Saoudite au Canada a refusé de répondre à une lettre lui demandant d’expliquer la position de son pays sur le contrat de vente d’armement d’une valeur de 15 milliards de dollars pour l’acquisition de véhicules blindés légers (VBL) au Canada. Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) a fait parvenir une lettre à l’ambassadeur saoudien la semaine dernière et a fait un suivi rapproché depuis, mais n’a pas réussi à obtenir une réponse du représentant saoudien au Canada. CJPMO avait invité l’ambassadeur à réagir aux préoccupations des organisations canadiennes des droits de la personne voulant que les VBL puissent probablement être utilisés pour commettre des violations des droits humains.

Il y a deux semaines, CJPMO fut l’un des 15 organismes canadiens de défense des droits de la personne à avoir signé une lettre ouverte à l’intention du premier ministre Justin Trudeau demandant l’annulation des licences d’exportation que le gouvernement libéral avait émises pour la vente des VBL. Les organisations signataires ont fait remarquer que les contrôles à l’exportation du Canada devraient interdire les ventes d’armes aux gouvernements qui ont « un dossier persistant de violations graves des droits de la personne de leurs citoyens » et qui « sont impliqués dans des hostilités ou menacés de l’être. » CJPMO a soulevé ce problème épineux auprès de l’ambassadeur saoudien, notant que les deux conditions semblaient exister en Arabie Saoudite en ce moment : l’Arabie Saoudite est toujours classée comme l’un des régimes les plus oppressifs du monde et elle dirige actuellement une coalition armée au Yémen qui a été accusée de crimes de guerre.

« En tant que Canadiens », a affirmé Thomas Woodley, « nous avons besoin de dire, à un certain point, “il s’agit exactement du cas de figure que nos contrôles à l’exportation sont censés prévenir”. » CJPMO a néanmoins voulu donner au représentant saoudien au Canada la possibilité de réagir. En elle-même, la lettre demandait à l’ambassadeur d’indiquer la façon dont son gouvernement s’y prendrait pour « essayer de garantir aux Canadiens que les VBL seraient utilisés avec humanité, alors que tous les indicateurs neutres suggèrent le contraire. »

La lettre a également cité l’analyste de Human Rights Watch au Yémen, Belkis Wille, qui a déclaré que les VBL saoudiens avaient déjà été utilisés pour réprimer violemment des manifestations pacifiques dans l’est de l’Arabie Saoudite en 2011 et 2012. Dans un article du Globe & Mail, Belkis Wille a écrit : « Empêcher la vente [des VBL] enverrait le bon message à l’Arabie Saoudite, au monde et aux civils qui souffrent depuis longtemps au Yémen. » La lettre conclut en demandant aux Saoudiens : « Comment votre gouvernement répondrait-il à une telle affirmation? »

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