Montréal, le 12 mai 2015 — Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) s’oppose aux démarches du gouvernement Harper qui, selon ce que nous apprenait la CBC hier, souhaite recourir aux lois sur le « crime haineux » à l’encontre des militants du mouvement BDS. Le mouvement BDS, ou « boycottage, désinvestissement et sanctions », est une campagne visant notamment à mettre de la pression sur l’État d’Israël pour qu’il cesse sa colonisation illicite des territoires palestiniens. À l’instar de CJPMO, plusieurs Canadiens considèreraient la manœuvre du gouvernement Harper comme une tentative de museler la critique contre les violations des droits de la personne des Palestiniens et du droit international par Israël.
L’appel aux sanctions économiques contre Israël (c’est-à-dire le mouvement BDS) est né en 2005 sous l’impulsion de 170 organisations de la société civile palestinienne et il a depuis fait ses preuves en tant que levier de changement. Le gouvernement de droite de Netanyahou a déjà reconnu l’efficacité du mouvement BDS et s’efforce d’élaborer des stratégies pour en freiner les progrès. Par ailleurs, l’appui populaire au mouvement international est considérable : des gens du monde entier s’impatientent de la nonchalance des efforts diplomatiques pour en arriver à une paix durable entre Israël et la Palestine. Il y a longtemps déjà que CJPMO appuie la campagne BDS, qu’elle considère comme un moyen de pression légitime de protestation non-violente qui repose sur les principes du droit international.
Selon l’article publié par la CBC, le ministre de la sécurité publique Steven Blaney « associe le boycottage d’Israël aux discours antisémites ». Par conséquent, sous le gouvernement Harper, tout Canadien qui questionne ou s’oppose aux démarches israéliennes pourrait être accusé d’intolérance. Cependant, CJPMO veut souligner que le mouvement BDS n’est ni « anti-Israël » ni « antisémite » puisqu’il ne vise aucunement le peuple juif, mais bien les agissements illégaux de l’État d’Israël. En fait, CJPMO juge que le mouvement BDS est simplement un moyen de rappeler à Israël qu’il doit se conformer aux conventions internationales qu’il a déjà ratifiées.
« La menace d’accuser les activistes de crimes haineux est une nouvelle mesure du gouvernement Harper pour intimider les gens qui osent pointer du doigt les violations israéliennes du droit international », s’est insurgé Thomas Woodley, président de CJPMO. En janvier dernier, l’ex-ministre des affaires étrangère John Baird a signé un « mémorandum d’entente » avec les autorités israéliennes dans lequel il promettait de combattre le mouvement BDS. Les décisions du gouvernement dont il est question ici sont particulièrement déstabilisantes puisque la liberté d’expression occupe une place prépondérante dans la Charte canadienne des droits et libertés. « De pareilles menaces de la part du gouvernement sont très inquiétantes », a poursuivi Woodley, « mais elles seront difficiles à défendre devant les tribunaux canadiens. »
À propos de CJPMO - Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) est une organisation séculière, sans but lucratif, regroupant des hommes et des femmes d’horizons divers qui œuvrent pour que la paix et la justice renaissent au Moyen-Orient. Elle a pour vocation de responsabiliser les personnes d’influence à traiter les protagonistes avec équité et à favoriser l’essor durable et équilibré de la région.
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