Montréal, le 9 octobre 2025 - Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) attend la mise en œuvre des premières étapes d'un « accord de paix » à Gaza, mais exhorte le gouvernement canadien à accroître sa pression sur Israël pour s'assurer qu'il ne reprenne pas son assaut génocidaire. CJPMO prévient en outre que le « plan en 20 points » du président américain Trump n'offre pas de solution acceptable à long terme pour la Palestine et soutient que le Premier ministre Carney doit profiter de ce moment pour faire pression en faveur d'une fin rapide et permanente de l'occupation et du siège illégaux d'Israël.
"Après deux ans de génocide, cette annonce peut offrir un certain espoir de soulagement face aux horreurs incessantes qu'Israël a infligées à Gaza. Cependant, nous continuons à retenir notre souffle en sachant qu'Israël a tout simplement abandonné l'accord de cessez-le-feu conclu au début de l'année et qu'il pourrait à nouveau reprendre son assaut contre le peuple palestinien dès que les otages seront libérés", a déclaré Michael Bueckert, président par intérim de CJPMO. "Nous craignons d'être déjà passés par là. Le Premier ministre Carney doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour que cet accord aboutisse à la fin du génocide et au retrait total de la présence illégale d'Israël en Palestine.
Malgré la perspective d'un cessez-le-feu, CJPME prévient que de graves questions restent en suspens, notamment :
- Bien qu'il promette un retrait progressif des forces israéliennes des zones de Gaza, l'accord ne garantit pas la fin de l'occupation illégale d'Israël et lui permet de conserver une zone tampon à l'intérieur du territoire palestinien. Non seulement cet accord permet à Israël de maintenir indéfiniment son rôle de puissance occupante, mais il risque également de permettre la poursuite de l'annexion de territoires.
- La destruction délibérée par Israël des conditions de vie à Gaza signifie que de nombreuses personnes continueront à mourir, même en l'absence de bombardements. L'accord propose une augmentation inadéquate de l'aide, semblable aux accords de cessez-le-feu précédents, qu'Israël n'a même pas respectés à l'époque. Il est important de noter qu'il ne contraint pas Israël à mettre fin à son siège et aux restrictions imposées à l'aide et à l'approvisionnement de la bande de Gaza.
- L'accord imposerait un régime étranger et technocratique à Gaza et ne céderait le contrôle aux Palestiniens qu'une fois certaines conditions remplies, sans aucune garantie ni aucun délai. Cela constitue une violation fondamentale du droit du peuple palestinien à l'autodétermination et une quasi garantie de la poursuite de l'occupation israélienne.
- L'accord ne prévoit aucun mécanisme de responsabilisation des auteurs de génocides et de crimes de guerre.
CJPMO est également préoccupée par le fait que Carney a dialogué avec Tony Blair et Jared Kushner pour coordonner le soutien du Canada à ce plan, étant donné leur leadership sur les propositions qui installeraient un gouvernement technocratique étranger à Gaza. Blair devrait devenir le gouverneur effectif de Gaza aux côtés de Trump en tant que dirigeants d'un soi-disant « Conseil de la paix ». "En collaborant avec Blair et Kushner, le Canada risque d'être complice de l'imposition d'une solution coloniale à la population de Gaza, violant fondamentalement son droit à l'autodétermination. Au lieu de s'aligner sur les criminels de guerre qui cherchent à prolonger la domination des Palestiniens, le Canada devrait se faire le porte-parole de la libération des Palestiniens de la domination coloniale", a ajouté M. Bueckert.
CJPMO soutient que le Canada devrait travailler avec ses partenaires et l'Assemblée générale de l'ONU pour coordonner les efforts de sanctions contre Israël, y compris en faisant pression pour des sanctions supplémentaires de type « snapback » qui seraient automatiquement déclenchées si Israël abandonnait ses engagements dans le cadre de l'accord.
