CJPMO : Expulser l'ambassadeur d'Israël au Canada pour envoyer un message au gouvernement d'extrême droite d'Israël

pr_web.pngMontréal, 21 décembre 2022 — Avec l'annonce de la formation du 37e gouvernement d'Israël, Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) demande au gouvernement canadien d'expulser l'ambassadeur d'Israël pour démontrer qu'il se distancie du nouveau régime d'extrême-droite d'Israël. CJPMO note que la coalition dirigée par le premier ministre élu Benjamin Netanyahu, qui a enchâssé la Loi sur l'État-nation profondément raciste d'Israël et dont les plans d'annexer des portions importantes de la Cisjordanie occupée demeurent « sur la table », est soutenue par des éléments d'extrême droite encore plus extrêmes. Le parti du sionisme religieux (y compris le Pouvoir juif), dont les dirigeants ont encouragé la violence vigilante, la ségrégation raciale, l'annexion de la Cisjordanie et la déportation des Israéliens et des Palestiniens "déloyaux", est le troisième plus grand parti de la Knesset et un partenaire majeur de la coalition. L'expulsion de l'ambassadeur israélien enverrait un signal clair et sans ambiguïté indiquant que les intentions déclarées du nouveau gouvernement de violer les droits de la personne et le droit international sont totalement inacceptables.

« Le nouveau gouvernement d'extrême droite d'Israël constitue une menace réelle et immédiate pour la sécurité des Palestiniens des deux côtés de la ligne verte », a déclaré Michael Bueckert, vice-président de CJPMO. « Le Premier ministre Trudeau doit expulser l'ambassadeur d'Israël et prouver que le Canada ne partage pas de « valeurs communes » avec l'apartheid et un régime de suprématie juive », a ajouté Bueckert.

CJPMO note que le nouveau gouvernement israélien a mis la vie des Palestiniens entre les mains des figures les plus extrêmes de l'extrême droite et du racisme dans la politique israélienne. En tant que nouveau « ministre de la Sécurité nationale », Itamar Ben Gvir, du Pouvoir juif, aura le contrôle des agences de police qui opèrent à la fois en Israël et dans les territoires palestiniens occupés (TPO), ainsi que du développement en Galilée et dans le Naqab/Negev, où Israël cherche à diminuer la présence des communautés arabes et bédouines palestiniennes. Parallèlement, le sioniste religieux Bezalel Smotrich s'est vu confier un contrôle sans précédent sur l'infrastructure de l'occupation, ce qui lui permet de contrôler la politique relative aux colons israéliens et aux Palestiniens de Cisjordanie. Les groupes israéliens de défense des droits de la personne Yesh Din, Breaking the Silence, l'Association pour les droits civils en Israël (ACRI) et le Centre israélien des affaires publiques ont averti que les accords de coalition signés entre le Likoud et le sionisme religieux comportent des mesures qui reviennent à « annexer la Cisjordanie à Israël et à renforcer le régime d'apartheid en Cisjordanie ».

« Nous devons accepter la réalité que ce gouvernement d'extrême droite est fondamentalement une continuation de la trajectoire raciste continue d'Israël », a ajouté Bueckert. CJPMO rappelle que l'ancien gouvernement de « changement » dirigé par Naftali Bennett et Yair Lapid a supervisé l'exécution extrajudiciaire de la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh, la persécution  des principales organisations de la société civile palestinienne, une offensive militaire agressive et meurtrière contre Gaza, l'expansion rapide des colonies illégales et une escalade de la violence qui a fait de 2022 l'une des années les plus meurtrières pour les Palestiniens en Cisjordanie. CJPME soutient que toute opposition politique au nouveau gouvernement en place doit également s'étendre aux structures sous-jacentes de domination et d'oppression qui violent les droits des Palestiniens depuis de nombreuses décennies, ce qui est de plus en plus compris comme un apartheid.