Montréal, le 5 juillet 2018 — Canadiens pour la Justice et la Paix au Moyen-Orient (CJPMO) est fier de se joindre à Amnesty International et six autres organisations de défense des droits de la personne qui appellent à un examen externe et indépendant de l’usage fait des exportations militaires canadiennes par l’Arabie Saoudite. Tandis que le gouvernement conduisait une enquête interne sur ces allégations l’an dernier, CJPMO et les organisations partenaires* avaient joint une lettre à la Ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, dans laquelle ils exprimaient leur profonde préoccupation face aux lacunes du rapport et appelaient à un examen indépendant.
L’an dernier, suite à la circulation de vidéos montrant des véhicules blindés légers fabriqués au Canada et utilisées contre des populations civiles dans l'est de l'Arabie saoudite, la Ministre Freeland avait ordonné qu’une enquête interne soit menée. Le rapport de l'enquête, publié en mai 2018, concluait commodément qu'aucune « preuve concrète » ne pouvait corroborer les affirmations selon lesquelles les véhicules étaient impliqués dans les meurtres de civils saoudiens. CJPMO et ses partenaires ont relevé des failles importantes dans l'examen du Ministère, notamment les interprétations erronées des obligations canadiennes en vertu du droit international, la faible crédibilité des sources, le manque d'évaluation quant aux risques d’une utilisation abusive des armes, l’approche d’analyse adoptée et les facteurs biaisés qui ont influencé le bilan du rapport.
CJPMO est profondément déçu que le rapport du gouvernement minimise à ce point les préoccupations réelles vis-à-vis des droits de la personne, tout en valorisant ses relations commerciales avec l’Arabie Saoudite. Par exemple, le rapport insiste sur le fait que « malgré ses antécédents en matière de droits de la personne, l'Arabie saoudite demeure un partenaire important pour le Canada » et que le Canada « entretient des relations commerciales importantes et croissantes avec l'Arabie saoudite ». Le président de CJPMO, Thomas Woodley, a réagi en disant que « les considérations commerciales ne devraient jamais prendre le pas sur les préoccupations légitimes quant aux droits de la personne. Le gouvernement canadien a desservi nos propres valeurs et fait preuve d'un mépris honteux pour la vie des civils saoudiens ».
CJPMO souligne que le gouvernement Trudeau est en train de légiférer sur l'adhésion du Canada au Traité international sur le commerce des armes (TCA) à travers le projet de loi C-47. Le TCA vise à contribuer à la paix régionale et à prévenir les souffrances humaines en « établissant les normes internationales les plus élevées possibles pour règlementer ou améliorer la règlementation du commerce international des armes classiques ». Dans l'esprit de ce traité, CJPMO réitère l'appel quant à la nécessité d’un examen indépendant des allégations d'utilisation abusive d'armes canadiennes en Arabie saoudite.
*Les signataires de la lettre sont Amnesty International Canada (section anglophone), Amnistie Internationale Canada francophone, Project Ploughshares, Oxfam-Canada, Oxfam-Québec, Institut Rideau, le Groupe des 78, Canadiens pour la Justice et la Paix au Moyen-Orient et Centre de recherche et d'enseignement sur les droits de la personne de l'Université Ottawa.
À propos de CJPMO – Les Canadiens pour la Justice et la Paix au Moyen-Orient (CJPMO) est une organisation séculaire, sans but lucratif, regroupant des hommes et des femmes d’horizons divers qui œuvrent pour que la paix et la justice renaissent au Moyen-Orient. Elle a pour vocation de responsabiliser les personnes d’influence à traiter les protagonistes avec équité et à favoriser l’essor durable et équilibré de la région.
Pour plus d’informations, veuillez contacter Miranda Gallo, 438-380-5410.
Canadiens pour la Justice et Paix au Moyen-Orient, www.cjpme.org
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